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ANTOINE ET CLÉOPÂTRE.

Entre un officier armé.
ANTOINE.

Bonjour ; sois le bienvenu ; — tu as l’air d’un homme chargé d’une mission belliqueuse ; — pour l’ouvrage que nous aimons nous nous levons de bonne heure, — et nous y allons avec joie.

PREMIER OFFICIER.

Mille combattants, Sire, — quoique ce soit bien tôt, ont déjà rivé leur armure — et vous attendent aux portes.

Acclamations mêlées au bruit des trompettes.
Entrent des officiers et des soldats.
DEUXIÈME OFFICIER.

— La matinée est belle… Bonjour, général !

TOUS.

— Bonjour, général !

ANTOINE.

Voilà qui est bien embouché, mes enfants ! — Le matin, précoce comme le génie d’un jeune homme — qui doit faire parler de lui, commence de bonne heure…

À Éros, qui achève de l’armer.

— Ainsi, ainsi… Allons, donne-moi cela… de cette façon… Bien…

À Cléopâtre.

— Sois heureuse, ma dame, quoi qu’il advienne de moi !

Il l’embrasse.

— C’est un baiser de soldat, mais je serais blâmable — et digne des plus humiliants reproches, si je m’arrêtais — à de plus minutieux compliments, je dois te quitter — maintenant, comme un homme d’acier… Vous qui