Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 7.djvu/343

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
339
SCÈNE XVII.

LAURENCE.

— Vous ignorez encore, dites-vous, les sentiments de la dame. — Voilà une marche peu régulière, et qui ne me plaît pas.

PÂRIS.

— Elle ne cesse de pleurer la mort de Tybalt, — et c’est pourquoi je lui ai peu parlé d’amour ; — car Vénus ne sourit guère dans une maison de larmes. — Or, son père voit un danger — à ce qu’elle se laisse ainsi dominer par la douleur ; — et, dans sa sagesse, il hâte notre mariage — pour arrêter cette inondation de larmes. — Le chagrin qui l’absorbe dans la solitude — pourra se dissiper dans la société. — Maintenant vous connaissez les raisons de cet empressement.

LAURENCE, à part.

— Hélas ! je connais trop celles qui devraient le ralentir !

Haut.

— Justement, messire, voici la dame qui vient à ma cellule.

Entre Juliette.
PÂRIS.

— Heureux de vous rencontrer, ma dame et ma femme !

JULIETTE.

— Votre femme ! Je pourrai l’être quand je pourrai être mariée.

PÂRIS.

— Vous pouvez, et vous devez l’être, amour, jeudi prochain.

JULIETTE.

— Ce qui doit être sera.