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SCÈNE XXIV.
vengeance peut-elle se poursuivre au delà de la mort ? — Misérable condamné, je t’arrête. — Obéis et viens avec moi ; car il faut que tu meures (133).
ROMÉO.

— Il le faut en effet, et c’est pour cela que je suis venu ici… — Bon jeune homme, ne tente pas un désespéré, — sauve-toi d’ici et laisse-moi…

Montrant les tombeaux.

Songe à tous ces morts, — et recule épouvanté… Je t’en supplie, jeune homme, — ne charge pas ma tête d’un péché nouveau — en me poussant à la fureur… Oh ! va-t’en. — Par le ciel, je t’aime plus que moi-même, — car c’est contre moi-même que je viens ici armé. — Ne reste pas, va-t’en ; vis, et dis plus tard — que la pitié d’un furieux t’a forcé de fuir (134).

PÂRIS, l’épée à la main.

— Je brave ta commisération, — et je t’arrête ici comme félon.

ROMÉO.

— Tu veux donc me provoquer ? Eh bien, à toi, enfant !

Ils se battent.
LE PAGE.

— Ô ciel ! ils se battent : je vais appeler le guet.

Il sort en courant.
PÂRIS, tombant.

— Oh ! je suis tué !… Si tu es généreux, — ouvre le tombeau et dépose-moi près de Juliette.

Il expire.
ROMÉO.

— Sur ma foi, je le ferai.

Se penchant sur le cadavre.

Examinons cette figure : — un parent de Mercutio, le noble comte Pâris ! — Que m’a donc dit mon valet ? Mon