(143) Dans l’origine, Laurence expliquait avec plus de détail l’accident qui avait arrêté Frère Jean :
« Mais celui, disait-il, qui avait mes lettres, le religieux Jean, — cherchant un Frère qui devait l’accompagner, — dans un endroit où régnait le fléau contagieux, — fut retenu par les inspecteurs de la ville, etc. »
(144) Au lieu des cinq vers qui précèdent, le prince disait d’abord : « — Où sont ces ennemis ? Voyez ce qu’a fait la haine. »
(145) Texte primitif :
— Il n’y aura pas de statue estimée à plus haut prix — que celle de Roméo et de sa bien-aimée Juliette.
(146) Voici le dénoûment de Roméo et Juliette, tel que Garrick l’a refait en 1750 pour la scène de Drury Lane :
— Oh ! je suis tué ! si tu es généreux, — ouvre le tombeau et dépose-moi près de Juliette.
— Sur ma foi, je le ferai… Examinons cette figure : — un parent de Mercutio, le noble comte Pâris ! — Toi que l’âpre adversité a inscrit comme moi sur son livre, — je vais t’ensevelir dans un tombeau triomphal…
— Car Juliette y repose. Ô mon amour ! ma femme ! — La mort qui a sucé le miel de ton haleine — n’a pas encore eu de pouvoir sur ta beauté ; — elle ne t’a pas conquise. La flamme de la beauté — est encore toute cramoisie sur tes lèvres et sur tes joues — et le pâle drapeau de la mort n’est pas encore déployé là ! — Ô Juliette, pourquoi es-tu si belle encore ? — Ici, ici — je veux fixer mon éternelle demeure, — et soustraire au joug des étoiles ennemies — cette chair lasse du monde.
— Viens, amer conducteur, viens, acre guide. — Pilote désespéré, vite, lance — sur les brisants ma barque épuisée par la tourmente !… — Assez !… À ma bien-aimée !
— Un dernier regard, mes yeux ! bras, une dernière étreinte, et vous, lèvres, — scellez les portes de cette haleine par un légitime baiser !
— Doucement !… elle respire et remue !
— Où suis-je ?… Défendez-moi, puissances !