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SCÈNE II.

CHARMION, montrant le devin.

— Est-ce là l’homme ?… Est-ce vous, monsieur, qui connaissez les choses ?

LE DEVIN.

— Dans le livre infini des secrets de la nature — je sais lire un peu.

ALEXAS, à Charmion.

Montrez-lui votre main.

Entre Énobarbus.
ÉNOBARBUS.

— Qu’on dresse vite le dessert ! et qu’il y ait du vin suffisamment — pour boire à la santé de Cléopâtre !

CHARMION.

Mon bon monsieur, donnez-moi une bonne destinée.

LE DEVIN.

— Je ne la fais pas, je la prédis. —

CHARMION.

Eh bien, je vous en prie, prédites-la-moi bonne.

LE DEVIN, examinant la main de Charmion.

— Vous serez beaucoup plus blanche que vous n’êtes. —

CHARMION.

Il veut dire plus blanche de peau.

IRAS.

Non, vous vous peindrez quand vous serez vieille.

CHARMION.

Aux rides ne plaise !

ALEXAS.

Ne troublez pas sa prescience : soyez attentive.

CHARMION.

Chut !