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LA SAUVAGE APPRIVOISÉE.

À Hortensio.

— Prenez votre instrument et jouez-nous un morceau ; — sa leçon sera finie avant que vous ayez accordé votre luth.

HORTENSIO, à Bianca.

— Vous laisserez là sa leçon dès que je serai d’accord ?

LUCENTIO.

— Jamais… Accordez toujours votre instrument !

Hortensio se retire à l’écart.
BIANCA.

— Où en étions-nous restés ?

LUCENTIO.

Ici, Madame :

Hac ibat Simois ; hic est Sigeia tellus ;
Hic steterat Priami regia celsa senis.

BIANCA.

Traduisez.

LUCENTIO.

Hac ibat, comme je vous l’ai dit, Simois, je suis Lucentio, hic est, fils de Vincentio de Pise, Sigeia tellus, ainsi déguisé pour gagner votre amour, hic steterat, et ce Lucentio qui est venu vous faire la cour, Priami, est mon valet Tranio, regia, qui a pris ma place, celsa senis, afin de mieux tromper le vieux Pantalon.

HORTENSIO, revenant.

— Madame, mon instrument est d’accord.

BIANCA.

Voyons, jouez.

Hortensio joue quelques notes.

— Oh ! fi ! la corde haute détonne.

LUCENTIO.

— Crachez dans le trou, l’ami, et raccordez.

Hortensio se retire de nouveau.