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SCÈNE VI.

PAROLES.

Oui, monsieur.

LAFEU.

C’est le diable qui est ton maître. Pourquoi noues-tu tes bras de cette façon et fais-tu de tes manches un haut de chausses ? Les autres valets font-ils ça ? Tu ferais aussi bien de mettre ta partie inférieure où est ton nez. Sur mon bonheur, si j’étais plus jeune seulement de deux heures, je te battrais. Il me semble que tu es un scandale public, et que tout le monde devrait t’étriller. Je crois que tu as été créé exprès pour que les hommes se lâchent sur toi.

PAROLES.

Ce traitement est dur et immérité, monseigneur.

LAFEU.

Allons donc, monsieur ! vous avez été battu en Italie pour avoir soustrait un fruit d’un grenadier ; vous êtes un vagabond et non un honnête voyageur, vous êtes plus familier avec les seigneurs et les gens de qualité que le blason de votre naissance et de votre mérite ne vous y autorise. Vous ne méritez pas un mot de plus, sans quoi je vous appellerais manant ! Je vous laisse.

Il sort.
Entre Bertrand.
PAROLES.

Bien, très-bien ! ah ! c’est comme cela… Bien, très bien ! Dissimulons la chose pour quelque temps.

BERTRAND.

— Perdu et condamné à d’éternels soucis !

PAROLES.

Qu’avez-vous, cher cœur ?