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SCÈNE VII.

LE CLOWN.

Ne serait-ce pas en vous-même, messire, que vous m’auriez découvert ou que du moins on vous aurait dressé à me chercher ? La perquisition, en effet, ne serait pas infructueuse ; vous pourriez aisément découvrir en vous un grand fou, à la grande joie du monde et au redoublement des rires !

PAROLES.

— Un excellent drôle, en vérité, et bien nourri !… — Madame, monseigneur veut partir ce soir même. — Une affaire très-sérieuse l’appelle. — Les grandes obligations, les devoirs de l’amour, — dont le moment réclame envers vous l’accomplissement légitime, — il les reconnaît — mais une abstinence forcée les lui fait ajourner. — Patience ! Dans ce délai vont s’amasser de délicieux baumes — qui se distilleront durant cette longue macération — et causeront plus tard un débordement de joie, — une inondation de plaisir.

HÉLÈNE.

Que veut-il encore ?

PAROLES.

— Que vous preniez immédiatement congé du roi, — et que vous présentiez ce brusque départ comme un acte de votre volonté, — en le colorant du prétexte le plus plausible — que vous pourrez imaginer.

HÉLÈNE.

Que commande-t-il de plus ?

PAROLES.

— Qu’après avoir obtenu congé, vous — attendiez ses ordres ultérieurs.

HÉLÈNE.

En tout je suis soumise à sa volonté.

PAROLES.

— C’est ce que je vais lui dire.