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TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN.

BERTRAND, bas au premier seigneur.

Mais je ne lui sais aucun gré d’une franchise de cette nature.

PAROLES, au premier soldat.

J’ai dit pauvres hères, n’oubliez pas.

PREMIER SOLDAT.

Bien, c’est écrit.

PAROLES.

Je vous remercie humblement, monsieur. Une vérité est une vérité, et ce sont des hères merveilleusement pauvres.

PREMIER SOLDAT, lisant.

Demandez-lui de quel effectif est l’infanterie. Que dites-vous à cela ?

PAROLES.

Sur ma foi, monsieur, je dirai la vérité, comme si je n’avais plus que cette heure à vivre. Voyons : Spurio, cent cinquante ; Sébastien, tant ; Corambus, tant ; Jacques, tant ; Guillian, Cosmo, Lodowick et Gratii, deux cent cinquante chacun ; ma propre compagnie, Chitopher, Vaumond, Bentii, deux cent cinquante chacun ; en sorte que l’ensemble, tant en valides qu’en pourris, ne se monte pas, sur ma parole, à quinze mille, dont la moitié n’oserait pas faire tomber la neige de leurs casaques de peur de tomber eux-mêmes en morceaux.

Le premier soldat écrit.
BERTRAND, bas au premier seigneur.

Que lui fera-t-on ?

LE PREMIER SEIGNEUR, bas à Bertrand.

Rien que le remercier.

Bas, au premier soldat.

Interrogez-le sur mon caractère, sur le crédit que j’ai auprès du duc.

PREMIER SOLDAT.

Bon, c’est écrit.