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TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN.

PREMIER SOLDAT.

Je vais échanger quelques mots tout bas avec le général et m’informer de sa décision.

PAROLES, à part.

Qu’on ne me parle plus de tambours ! Foin de tous les tambours ! Simplement pour avoir l’air de rendre des services et pour en imposer à la confiance de ce jeune libertin de comte, je me suis jeté dans ce danger-là ! Mais qui aurait pu soupçonner une embuscade là où j’ai été pris ?

PREMIER SOLDAT.

Il n’y a pas de remède, monsieur. Il vous faut mourir. Le général dit qu’ayant si traîtreusement révélé les secrets de votre armée et fait d’aussi odieux rapports sur des hommes du plus noble renom, vous n’êtes bon à rien d’honnête en ce monde : en conséquence vous allez mourir. Allons, bourreau, à bas sa tête ?

PAROLES.

Ô mon Dieu ! monsieur, laissez-moi vivre ou laissez-moi voir ma mort !

PREMIER SOLDAT, lui débandant les yeux.

Voyez-la donc et faites vos adieux à vos amis… Eh bien, regardez autour de vous. Connaissez-vous quelqu’un ici ?

BERTRAND.

Bonjour, noble capitaine !

DEUXIÈME SEIGNEUR.

Dieu vous bénisse, capitaine Paroles !

PREMIER SEIGNEUR.

Dieu vous garde, noble capitaine !

DEUXIÈME SEIGNEUR.

Capitaine, qu’avez-vous à faire dire à monseigneur Lafeu ? Je pars pour la France.