Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1869, tome 6.djvu/349

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
351
SCÈNE III.

LA PRINCESSE.

Je consens à être la bienvenue, alors ; mais veuillez me conduire.

LE ROI.

— Écoutez-moi, chère dame ; j’ai fait un vœu.

LA PRINCESSE.

— Que Notre-Dame assiste monseigneur ! il va se parjurer.

LE ROI.

— Pour rien au monde, madame, du moins volontairement.

LA PRINCESSE.

— Ah ! c’est votre volonté qui brisera ce vœu, votre volonté seule.

LE ROI.

— Votre Grâce ignore quel il est.

LA PRINCESSE.

— Si monseigneur était ignorant comme moi, son ignorance serait sagesse, — tandis qu’à présent son savoir ne peut être qu’ignorance. — J’apprends que Votre Altesse a fait vœu de retraite absolue ; — tenir ce serment, monseigneur, serait péché mortel, et le violer serait péché. — Mais pardon, je suis trop hardie ; — il me sied mal de faire la leçon à un maître. — Daignez lire l’objet de mon ambassade — et répondre immédiatement à ma demande.

Elle lui remet un papier.
LE ROI.

— Si je le puis immédiatement, madame, je le ferai.

LA PRINCESSE.

— Faites-le, que je parte au plus vite ; — car vous deviendrez parjure, si vous m’obligez à rester.

Le roi ouvre le papier et le lit.
BIRON, à Rosaline.

— N’ai-je pas dansé une fois avec vous en Brabant ?