Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1869, tome 6.djvu/401

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
403
SCÈNE VII.

ARMADO, à Holopherne.

Monsieur, est-ce que vous n’êtes pas lettré !

PHALÈNE.

Si ! si ! il enseigne aux enfants l’alphabet.

À Holopherne.

Qu’est-ce que fait un B lié à un E, avec l’addition d’un circonflexe ?

HOLOPHERNE.

Enfin, il fait Bê !

PHALÈNE.

Bê ! Bê ! Bê ! Il fait de vous-même un bélier avec addition de cornes.

À Armado.

Vous voyez sa science.

PHALÈNE.

Par l’eau salée de la Méditerranée, voilà qui est bien touché ! une vive botte d’esprit ! Une, deux et droit au cœur ! Cela réjouit mon intellect : véritable trait d’esprit !

PHALÈNE.

Décoché par un enfant à un vieillard qui a l’esprit caduc.

HOLOPHERNE.

Tu raisonnes comme un bambin : va fouetter ton sabot.

PHALÈNE.

Prêtez-moi votre corne pour en faire un, et je fouetterai votre ignominie circum circa. Quel sabot on ferait d’une corne de cocu !

TROGNE, à Phalène.

Je n’aurais qu’un sou au monde que je le donnerais pour t’acheter du pain d’épice.

Lui donnant une menue pièce.

Tiens ! voici la rémunération même que j’ai reçue de