— Vingt bonjours à mon aimable Cateau !
— Vous plaisantez, j’en suis sûre. Est-elle à vous déjà ?
— Je te dis, Cateau, que je sais que tu m’aimes bien.
— Au diable ! qui vous a dit cela ?
— Mon inspiration me dit, suave Cateau, que je suis l’homme — qui doit emménager, mettre au lit et épouser la bonne Cateau.
— A-t-on jamais vu un âne aussi grossier que ça !
— Quoi ! après une si longue attente, n’avoir pas obtenu un baiser !
— À bas les mains, vous dis-je ! et décampez d’ici, — ou je vais vous appliquer mes dix commandements sur la figure.
— Fais-le, je t’en prie, Cateau. Ils disent que tu es sauvage, — je ne t’en aime que mieux et c’est ainsi que je te veux.
— Lâchez-moi la main, de crainte qu’elle n’atteigne votre oreille.
— Non, Cateau, cette main est à moi, et je suis ton amoureux !
— Oh ! non, monsieur ! La bécasse pèche trop par la queue.
— À défaut de queue, son bec lui servira.
— Eh bien, Ferando, que dit ma fille ?
— Elle consent, monsieur, et m’aime comme sa vie.
— Pour avoir votre peau, soit ! mais pas pour être votre femme.
— Approche, Cateau, que je donne ta main à celui que j’ai choisi pour ton fiancé. — Dès demain tu l’épouseras.
— Comment, mon père ! qu’entendez-vous donc faire de moi, — pour me donner ainsi à cet écervelé — qui dans une boutade ne se fera pas scrupule de m’égorger ?…
— Pourtant je veux bien consentir à l’épouser, — car voilà trop longtemps,