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SCÈNE II.
— de musique qui s’offre pour instruire Bianca. — Au moins, par ce stratagème, j’aurai — la liberté et le loisir de lui faire la cour — et de lui parler en tête-à-tête, sans être soupçonné. —
Entre Gremio, suivi de Lucentio déguisé et portant des livres sous son bras.
GRUMIO.

Il n’y a pas là la moindre fourberie ! non !… Voyez donc comme les jeunes gens savent s’entendre pour attraper les vieilles gens !

Apercevant Gremio et Lucentio.

Maître ! maître ! regardez donc derrière vous. Qui va là ? hé !

HORTENSIO.

Silence, Grumio, c’est mon rival. Petruchio, tenons-nous un instant à l’écart.

GRUMIO.

Un joli damoiseau et un bel amoureux, après tout !

Petruchio, Hortensio et Grumio se mettent à l’écart.
GREMIO, à Lucentio.

— Oh ! très-bien ! j’ai parcouru la note. Écoutez bien, monsieur, je les veux magnifiquement reliés, — et tous livres d’amour, coûte que coûte ; — ayez soin de ne pas lui lire autre chose, — vous me comprenez. À ce que vous accordera — la libéralité du signor Baptista — je compte ajouter mes largesses… Prenez aussi vos papiers, — et qu’ils soient bien parfumés, — car elle est plus suave que le parfum même, — celle à qui ils sont destinés. Quel sera le sujet de votre leçon ?

LUCENTIO.

— Quel qu’il soit, je plaiderai votre cause, — soyez-en sûr, comme celle de mon patron, — aussi fermement que si vous-même étiez à ma place ; — oui, et peut-