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SCÈNE II.

claudio.

Non.

lucio.

De paillardise ?

claudio.

Appelle la chose ainsi.

le prévôt, à Claudio.

En marche, monsieur. Il faut partir.

claudio, au prévôt.

Rien qu’un mot, ami… Un mot à toi, Lucio.

Il prend Lucio à part.
lucio.

— Cent, s’ils peuvent t’être bons à quelque chose. — Est-ce qu’on poursuit ainsi la paillardise ?

claudio.

Voici ma situation. En vertu d’un contrat véritable, — j’ai pris possession du lit de Juliette. — Tu la connais ; elle est parfaitement ma femme ; il ne manque à notre union que la formalité — d’une célébration publique ; si nous n’en sommes pas venus là, — c’est seulement afin d’obtenir la dot — retenue encore dans le coffre-fort de ses parents, — à qui nous avons trouvé bon de cacher notre amour — jusqu’à ce que le temps nous les ait rendus favorables. Mais il arrive — que le mystère de nos relations fort intimes — est écrit, en trop gros caractères, sur la personne de Juliette.

lucio.

— Un enfant, peut-être ?

claudio.

Malheureusement oui ! — Maintenant le nouveau lieutenant du duc… — Est-ce la nouveauté du pouvoir qui l’éblouit et l’aveugle ? — L’État est-il pour lui — un cheval de course, — auquel, à peine en selle, il fait sentir l’éperon — pour lui apprendre qu’il est le maître ? — La ty-