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SCÈNE XI.

SCÈNE XI.
[Chez Marianne.]
Marianne est assise ; un page chante près d’elle.
le page.

Éloigne, oh ! éloigne ces lèvres,
Coupables d’un si doux parjure,
Et ces yeux, aube du jour,
Lumières qui égarent l’aurore !

Mais rends-moi mes baisers,
Rends-moi
Ces sceaux de notre amour qui l’ont en vain scellé,
Qui l’ont en vain scellé.

marianne.

— Interromps ta chanson, et retire-toi vite. — Voici venir un consolateur dont les avis — ont souvent calmé les sanglots de ma douleur.

Le page sort.


Entre le duc, toujours déguisé.
marianne.

— J’implore votre pardon, messire. J’aurais volontiers souhaité — que vous ne m’eussiez pas trouvée si occupée de musique. — Laissez-moi m’excuser en vous avouant — que ma gaieté s’en attriste, comme mon chagrin s’en égaie.

le duc.

— Il est bon d’aimer la musique, quoiqu’elle ait souvent le don magique — de changer le mal en bien et de provoquer le bien au mal. — Dites-moi, je vous prie, quelqu’un est-il venu me demander aujourd’hui ? Voici à peu près le moment du rendez-vous que j’ai donné.