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MESURE POUR MESURE.

angelo.

Entendez-vous comme le scélérat voudrait clore la chose, après ses outrageantes félonies ?

escalus.

Il ne faut pas discuter avec un pareil coquin. Emmenez-le en prison !… Où est le prévôt ?… Emmenez-le en prison ; tirez sur lui force verrous ; qu’on ne l’écoute plus… Emmenez aussi ces drôlesses avec leur autre complice.

Le prévôt met la main sur le duc.
le duc.

Arrêtez, monsieur ; arrêtez un moment.

angelo.

Quoi ! il résiste ! Prêtez main-forte, Lucio.

lucio.

Allons, monsieur ; allons, monsieur ; allons, monsieur ! Ah çà, monsieur !… Comment, caboche chauve, misérable menteur ! Il faut que vous soyez encapuchonné, n’est-ce pas ? Montrez votre visage de chenapan, et que la vérole vous étouffe ! Montrez votre face de loup, et qu’on vous étrangle une heure durant ! Ça tient donc bien ?

Il arrache le capuchon du moine, et le duc paraît.
le duc.

— Tu es le premier maraud qui ait jamais fait un duc… — Et d’abord, prévôt, permettez que je sois la caution de ces trois nobles créatures.

Il montre Frère Pierre, Isabelle et Marianne.
À Lucio, qui cherche à se sauver.

— Ne vous esquivez pas, monsieur ; car entre le moine et vous — il doit y avoir une explication tout à l’heure… Qu’on se saisisse de lui.

lucio.

— Ceci peut aboutir à pis que la potence.