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SCÈNE IV.


Entrent Flaminius, Servilius et autres serviteurs.
les serviteurs.

Monseigneur ! monseigneur !

timon.

— Je vais vous expédier séparément… Vous, chez le seigneur Lucius… — Vous, chez le seigneur Lucullus ; j’ai chassé avec Son Honneur aujourd’hui même… Vous, chez Sempronius… — Recommandez-moi à leurs sympathies, je suis fier, dites-le-leur, — que l’occasion me permette de recourir à eux — pour un subside ; demandez-leur cinquante talents.

flaminius.

Vous serez obéi, monseigneur.

flavius, à part.

— Le seigneur Lucius et le seigneur Lucullus ! Humph !

timon, à un autre serviteur.

— Vous, monsieur, allez trouver les sénateurs ; — j’ai, par mes services envers l’État, — mérité qu’ils m’écoutent ; — dites-leur de m’envoyer à l’instant — mille talents.

flavius.

J’ai pris la liberté, — sachant que c’était la voie la plus expéditive, — de leur offrir votre seing et votre nom ; — mais tous ont secoué la tête, et je ne suis pas — revenu plus riche.

timon.

Est-ce vrai ? Est-ce possible ?

flavius.

— Tous répondent, à l’unisson et d’une voix unanime, — qu’ils sont maintenant au plus bas, qu’ils manquent d’argent, qu’ils ne peuvent — faire ce qu’ils voudraient… « Ils sont désolés… Vous êtes un homme honorable, — mais pourtant ils auraient souhaité… Ils ne savent, mais — il y a eu des torts… Une noble nature — peut