— Vous appelez Barkloughly le château que voici ?
— Oui milord… Comment Votre Grâce trouve-t-elle l’air de ce pays, — après avoir été secouée par les mers déchaînées ?
— Comment ne l’aimerais-je pas ? Je pleure de joie — de me retrouver encore une fois dans mon royaume… — Terre chérie, je te salue de mon étreinte, — quoique des rebelles te déchirent avec les sabots de leurs chevaux. — Comme une mère, longtemps séparée de son enfant, — mêle les sourires et les larmes dans la folle joie de le revoir ; — ainsi, souriant et pleurant, je te salue, ma terre, — et te caresse de mes royales mains. — Ne nourris pas les ennemis de ton souverain, ma gentille terre, — et refuse tout cordial à leur appétit dévorant. — Mais fais en sorte que tes araignées qui sucent ton venin, — que tes crapauds rampants se trouvent sur leur chemin — et blessent les pieds perfides — qui te foulent d’un pas usurpateur. — N’offre à mes ennemis que des orties ; — et quand ils cueilleront une fleur sur ton sein, — fais-la garder, je te prie, par une vipère, — dont la langue fourchue puisse d’un trait meurtrier — lancer la mort aux ennemis de ton souverain… — Ne riez pas de mes paroles, milords, comme d’une folle adjuration. — Cette terre aura du sentiment, et ses pierres — se changeront en sol-