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RICHARD II.

fitzwater.

— Il est vrai, milord ; vous étiez présent, — et vous pouvez certifier que mon rapport est vrai.

surrey.

— Aussi faux, par le ciel, que le ciel même est vrai.

fitzwater.

— Surrey, tu mens.

surrey.

Enfant sans honneur ! — Ce démenti pèsera à mon épée — jusqu’à ce qu’elle t’ait puni par une vengeance éclatante, jusqu’à ce que toi, le donneur de démentis, et ton démenti, vous dormiez — sous terre aussi profondément que le crâne de ton père. — En foi de quoi, voici le gage de mon honneur ; — mets-le à l’épreuve, si tu l’oses.

fitzwater.

— Insensé qui éperonnes un cheval emporté ! — Si j’ose manger, boire, respirer et vivre, — j’oserai affronter Surrey dans un désert, — et cracher sur lui en lui disant : Tu mens, — tu mens, tu mens ! Voici qui m’engage sur ma foi — à t’infliger une solide correction !

Il jette son gant.

— Comme je prétends prospérer dans ce monde où j’entre, — Aumerle est coupable de ce dont je l’accuse. — En outre, j’ai entendu dire au banni Norfolk — que toi, Aumerle, tu avais envoyé deux de tes hommes — pour exécuter le noble duc à Calais.

aumerle.

— Que quelque honnête chrétien me prête un gage pour déclarer — que Norfolk en a menti ! En voici un que je lui jette, — au cas où il serait rappelé pour défendre son honneur.

bolingbroke.

— Toutes ces querelles resteront en suspens — jusqu’à ce que Norfolk soit rappelé : oui, il sera rappelé, — et,