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RICHARD II.

— Maintenant que j’ai repris le mien, pars, — que je tâche de le déchirer dans un sanglot !

richard.

— Nous agaçons le malheur par ces folles lenteurs. — Encore une fois, adieu… Que notre douleur dise le reste !

Ils sortent.

SCÈNE XV.
[Dans le palais du duc d’York.]
Entrent le Duc et la Duchesse d’York.
la duchesse.

— Milord, vous disiez, — quand les larmes vous ont interrompu, que vous finiriez de me conter — l’entrée de nos deux neveux dans Londres.

york.

Où en suis-je resté ?

la duchesse.

À ce triste moment, milord, — où, du haut des fenêtres, des mains brutales et malapprises — jetaient de la poussière et des ordures sur la tête du roi Richard.

york.

Je disais donc que le duc, le grand Bolingbroke, — monté sur un destrier ardent et fougueux, — qui semblait bien connaître son superbe cavalier, — poursuivait sa marche d’un pas lent, mais majestueux, — tandis que toutes les voix criaient : Dieu te garde, Bolingbroke ! — Vous eussiez cru que les fenêtres mêmes parlaient, — si pressées étaient les figures jeunes et vieilles — qui par les croisées dardaient leurs regards avides — sur son visage, et que tous les murs, — tapissés de personnages, s’écriaient à la fois : — Jésus te préserve, bienvenu Bolingbroke ! — pendant que lui, se tournant de côté et d’autre, — la tête