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SCÈNE IV.

premier voiturier.

Cordieu ! les dindons meurent de faim dans mon panier… Holà, palefrenier ! La peste t’étouffe ! As-tu pas d’yeux dans la tête ? Est-ce que tu n’entends pas ! Si l’on n’est pas en droit de te fendre la caboche comme de boire un coup, je suis un franc coquin… Arrive donc, pendard !… Est-ce que tu n’as pas de conscience ?


Entre Gadshill.
gadshill.

Bonjour, voiturier. Quelle heure est-il ?

premier voiturier.

Je pense qu’il est deux heures.

gadshill.

Je t’en prie, prête-moi ta lanterne, pour voir mon cheval hongre à l’écurie.

premier voiturier.

Tout beau, je vous prie, je sais un tour qui en vaut deux comme celui-là, sur ma parole.

gadshill, au second voiturier.

Je t’en prie, prête-moi la tienne.

deuxième voiturier.

Oui-dà ! Tâche de deviner quand… Prête-moi ta lanterne, dit-il ?… Parbleu, je te verrai pendre auparavant.

gadshill.

Voiturier, l’ami, à quelle heure comptez-vous arriver à Londres ?

deuxième voiturier.

Assez tôt pour aller au lit avec une chandelle, je te le garantis… Venez, voisin Mugs, nous allons réveiller ces messieurs ; ils veulent voyager en compagnie, car ils ont un bagage considérable.

Les voituriers sortent.