Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 11.djvu/340

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HENRY IV.

mettez-moi de vous dire que vous en avez menti par la gorge, si vous dites que je ne suis pas un honnête homme.

falstaff.

Moi, te permettre de me parler ainsi ! Mettre de côté ce qui fait partie de moi-même ! Si tu obtiens cette permission-là de moi, pends-moi ; si tu la prends, mieux vaudrait pour toi t’aller pendre. Arrière, mauvais limier ! détale !

l’exempt.

Monsieur, milord voudrait vous parier.

le grand juge.

Sir John Falstaff, un mot !

falstaff.

Mon cher lord… Dieu donne le bonjour à votre seigneurie ! Je suis aise de voir votre seigneurie dehors : j’avais ouï dire que votre seigneurie était malade. J’espère que votre seigneurie est sortie après consultation. Bien que votre seigneurie n’ait pas tout à fait passé la jeunesse, elle sent déjà un peu l’atteinte de l’âge, l’avant-goût des amertumes du temps ; je supplie donc très-humblement votre seigneurie d’avoir un soin révérencieux de sa santé.

le grand juge.

Sir John, je vous avais mandé avant votre départ pour Shrewsbury.

falstaff.

N’en déplaise à votre seigneurie, j’apprends que Sa Majesté est revenue, non sans quelque inquiétude, du pays de Galles.

le grand juge.

Je ne parle pas de Sa Majesté… Vous n’avez pas voulu venir quand je vous ai mandé.