Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 11.djvu/356

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
352
HENRY IV.

rable franchise : qu’un homme fasse la révérence sans rien dire, c’est un vertueux personnage. Eh bien, non, milord, sans oublier le respect que je vous dois, je ne vous parlerai pas en suppliant ; je vous dis que je demande à être délivré de ces recors, le service du roi me réclamant au plus vite.

le grand juge.

Vous parlez comme si vous étiez libre de faire le mal : répondez donc d’une manière digne de votre caractère, en satisfaisant cette pauvre femme.

falstaff.

Viens ici, l’hôtesse.

Il prend l’hôtesse à part.


Entre Gower.
le grand juge.

Eh bien, maître Gower, quelles nouvelles ?

gower, remettant un papier au grand juge.

— Milord, le roi et Henry, prince de Galles — vont arriver. Ce papier vous dira le reste.

Le grand juge lit le papier.
falstaff, parlant à l’hôtesse.

Foi de gentilhomme !

l’hôtesse.

Bah ! vous disiez de même auparavant.

falstaff.

Foi de gentilhomme !… Allons, n’en parlons plus.

l’hôtesse.

Par la terre céleste où je marche, je serais forcée de mettre en gage et mon argenterie et les tapisseries de mes salles à manger.

falstaff.

Des verres, des verres, c’est tout ce qu’il faut pour boire ; et quant à tes murs, une gentille petite drôlerie,