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SCÈNE XIII.

repos et l’inaction ne leur permissent d’examiner — de trop près mon autorité. Aussi, mon Harry, — aie pour politique d’occuper ces esprits remuants — dans des guerres étrangères, en sorte que leur activité, exercée loin d’ici, — puisse effacer le souvenir de ces premiers jours. — Je voudrais t’en dire davantage ; mais ma poitrine est tellement épuisée — que je n’ai plus la force de parler. — Oh ! puisse Dieu me pardonner la manière dont j’ai acquis la couronne, — et permettre que tu la possèdes en paix !

le prince henry.

Mon gracieux seigneur, — vous l’avez gagnée, portée, gardée, et vous me la donnez ; — elle est donc bien légitimement en ma possession ; — et c’est avec une rare énergie que je — la défendrai contre l’univers entier (80).


Entrent le Prince John de Lancastre, Warwick et d’autres lords.
le roi.

— Voyez, voyez, voici mon fils John de Lancastre.

le prince john.

— Santé, paix et bonheur à mon royal père !

le roi.

— Tu m’apportes le bonheur et la paix, mon fils John ; — mais la santé, hélas ! s’est envolée sur ses jeunes ailes — de ce tronc desséché et flétri ; tu le vois, — ma tâche mortelle touche à sa fin. — Où est milord de Warwick ?

le prince henry.

Milord de Warwick !

le roi.

— L’appartement où je me suis évanoui pour la première fois — a-t-il un nom particulier ?

warwick.

— On l’appelle Jérusalem, mon noble lord.