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NOTES.

henry v.

Tudieu ! coquins, parlez, ou je vous coupe la tête…

second receveur.

Sur ma parole, vous pouvez dire l’histoire mieux que moi.

premier receveur, au prince.

Sur ma parole, nous sommes les receveurs de votre père.

henry v.

Vous êtes les receveurs de mon père ! alors j’espère que vous m’avez apporté de l’argent.

premier receveur.

De l’argent ! hélas ! seigneur, nous avons été volés.

henry v.

Volés ! combien donc y avait-il de voleurs ?

premier receveur.

Pardieu, seigneur, ils étaient quatre : un d’eux avait le genêt bai de sir John Oldcastle, et un autre, votre cheval noir.

henry v, à Oldcastle.

Sangdieu, comment trouves-tu ça, Jockey ? les misérables drôles ! voler mon père dans sa bourse et nous dans nos écuries !… Mais redites-moi donc combien ils étaient.

premier receveur.

Ne vous en déplaise, ils étaient quatre. Et il y en avait un à peu près de votre taille ; mais je suis sûr que je lui ai si bien étrillé les épaules, qu’il s’en ressentira un mois durant.

henry v.

Sangdieu, vous les étrillez congrûment. Ainsi ils ont emporté votre argent…

Aux voleurs, qui se sont tenus à l’écart.

Mais avancez, mes maîtres. Que ferons-nous de ces drôles.

les deux receveurs, tombant à genoux.

J’en supplie Votre Grâce, soyez bon pour nous.

ned.

Je vous en prie, milord, pardonnez-leur pour cette fois.

henry v.

C’est bon, relevez-vous et décampez ; et veillez à ne pas dire un mot de tout ceci, car si vous le faites, tudieu ! je vous fais pendre, vous et toute votre famille.

Les receveurs sortent.

Eh bien ! mes maîtres, que dites-vous de ça ? n’est-ce pas à merveille ? À présent, les drôles n’oseront pas dire un mot de tout ceci, tant je les ai effrayés par mes paroles. Maintenant où irons-nous ?

tous.

Eh bien, milord, vous connaissez notre vieille hôtesse de Feversham.

henry v.

Notre hôtesse de Feversham ? tudieu ! qu’irions-nous faire là ? Nous avons sur nous un millier de livres, et nous irions à un méchant cabaret où l’on