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RICHARD II ET HENRY IV.

les armes et de retourner chez soi. Ces gens, voyant de tels gages de réconciliation, voyant les lords se serrer les mains et boire ensemble de si cordiale manière, quittèrent leur campement et retournèrent chez eux ; mais, en même temps que les gens de l’archevêque se retiraient, les forces du parti contraire s’accroissaient, conformément à un ordre donné par le comte de Westmoreland ; et l’archevêque ne s’aperçut qu’il était trompé que quand le comte de Westmoreland l’arrêta avec le comte maréchal et plusieurs autres. Leurs troupes étant poursuivies, beaucoup furent faits prisonniers, d’autres tués, d’autres ne parvinrent à s’échapper qu’après avoir été dépouillés de ce qu’ils avaient sur eux. L’archevêque et le comte maréchal furent amenés à Pomfret devant le roi, qui, sur ces entrefaites, s’était avancé jusque-là avec son armée ; et de là il se rendit à York, où les prisonniers furent amenés et décapités le lendemain de la Pentecôte en un lieu hors de la cité, nommément l’archevêque lui-même, le comte maréchal, sir John Lamplaie et sir Robert Plumpton. Bien que l’amnistie eût été promise à toutes ces personnes, elle ne fut accordée à aucune d’elles. Cette conclusion, j’entends la mort des susdits et spécialement de l’archevêque, réalisa la prophétie d’un chanoine moribond de Bridlington en Yorkshire, qui avait prédit cet événement infortuné assez mystérieusement dans les vers que voici :

Pacem tractabunt, sed fraudem subter arabunt,
Pro nulla marca, salvabitur ille hierarcha.

(Holinshed.)

(77) « Falstaff parle ici en vétéran de la vie. Le jeune prince ne l’aimait pas, et il désespérait de gagner son affection, ne pouvant le faire rire. Les hommes ne deviennent amis que par la communauté des jouissances. Celui qui ne peut être assoupli à la gaieté ne saurait jamais être attendri jusqu’à la bonté. » — Johnson.

(78) « Les comtes de Northumberland et le lord Bardolphe, après avoir parcouru le pays de Galles, la France et les Flandres, pour acquérir du secours contre le roi Henry, retournèrent en Écosse, et restèrent là une année entière (1408). Mais la mauvaise fortune voulut que, tandis que le roi tenait à Londres une assemblée de la noblesse, ledit comte de Northumberland et le lord Bardolphe, à une heure néfaste, revinrent en Angleterre avec une grosse armée d’Écossais, et recouvrèrent plusieurs des châteaux et seigneuries du comte,