trepris la capture de vos trop précieux trésors, qui a enterré dans mon cerveau mes mûres pensées, et leur a donné pour tombe la matrice où elles étaient nées ?
Est-ce cet esprit, à qui les esprits ont appris à écrire des choses surhumaines, qui m’a frappé à mort ? Non, ni lui, ni les compères qui la nuit lui prêtent leur aide, n’ont effaré ma poésie (14).
Ni lui, ni cet affable spectre familier qui le leurre nuitamment de ses inspirations, ne peuvent en vainqueurs se vanter de mon silence. Ce n’est pas la crainte de ce rival qui m’a paralysé.
Mais, dès que votre patronage a rehaussé sa poésie, la mienne n’a plus eu de sujet ; et c’est ce qui l’a fait languir.
CVIII
Adieu ! tu es un bien trop précieux pour moi, et tu sais trop sans doute ce que tu vaux : la charte de ta valeur te donne la liberté, et tes engagements envers moi sont tous terminés.
Car ai-je d’autres droits sur toi que ceux que tu m’accordes ? Et où sont mes titres à tant de richesses ? Rien en moi ne peut justifier ce don splendide, et aussi ma patente m’est-elle retirée.
Tu t’étais donné à moi par ignorance de ce que tu vaux ou par une méprise sur mon compte. Aussi, cette grande concession, fondée sur un malentendu, tu la révoques en te ravisant.