que le capital ne lui en soit pas payé, aussi longtemps qu’elle sera en puissance de mari ; mais ma volonté est qu’elle en perçoive annuellement les intérêts sa vie durant, et qu’après son décès, le susdit capital et les intérêts soient payés à ses enfants, si elle en a, et, si elle n’en a pas, aux exécuteurs de son testament ou à ses mandataires, dans le cas où elle survivrait audit terme après mon décès. Toutefois, si l’époux auquel elle sera mariée à la fin des trois années susdites, ou dans un temps ultérieur quelconque, assure à madite fille et à ses enfants un bien-fonds, en garantie de la portion que je lui lègue, — bien-fonds reconnu suffisant par mes exécuteurs testamentaires, — alors ma volonté est que ladite somme de cent cinquante livres soit payée, pour qu’il l’emploie à son propre usage, à l’époux qui aura donné cette garantie.
» Item, je donne et lègue à madite sœur Jeanne[1] vingt livres et toute ma garde-robe, qui devront lui être livrées dans l’année après mon décès ; et je lui affecte et lui attribue, sa vie durant, la maison de Stratford, où elle demeure, ainsi que ses dépendances, sous réserve de la rente annuelle de douze pence.
» Item, je donne et lègue à chacun de ses trois fils, William Hart, — Hart[2] et Michel Hart, une somme de cinq livres, qui devra leur être payée dans l’année après mon décès.
» Item, je donne et lègue à ladite Élisabeth Hall toute la vaisselle plate (à l’exception de ma grande coupe en argent doré), que je possède à la date de ce testament.
- ↑ Baptisée le 15 avril 1569, enterrée le 30 novembre 1646. Elle épousa, vers 1599, William Hart, chapelier de Stratford, dont elle eut trois fils et une fille.
- ↑ « Il est singulier, remarque Malone, que Shakespeare, ni aucun membre de sa famille, ne se soit rappelé le nom de baptême de son neveu, qui était né à Stratford onze ans seulement avant que le poëte fit son testament. Ce neveu, baptisé le 24 juillet 1605, avait nom Thomas. »