Et l’art bâillonné par l’autorité, et la folie, vêtue en docteur, contrôlant le talent, et la simple loyauté traitée de simplicité, et le Bien captif serviteur du capitaine Mal…
Lassé de tout cela, je voudrais m’y soustraire, si pour mourir je ne devais laisser seul mon amour.
XLIX
Oh ! comment pourrais-je chanter tes mérites avec convenance, quand tu es la meilleure partie de moi-même ? Que me servirait de faire mon propre éloge, et ne fais-je pas mon éloge en faisant le tien ?
Ne fût-ce que pour cela, vivons donc séparés ; que notre tendre affection ne soit plus l’identité ; et, grâce à cette séparation, je pourrai te payer le tribut que toi seul mérites.
Ô absence ! quelle torture tu serais, si tes loisirs amers ne me permettaient pas de charmer le temps par la pensée de mon amour, et de tromper dans cette douce rêverie le temps et ma pensée,
Si tu ne savais faire deux êtres d’un seul pour faire louer celui qui reste par celui qui s’en va !
L
Comme j’avance péniblement sur la route, quand le lieu où je vais, but de mon pénible voyage, fait dire à mon repos, fait dire à mon bonheur : « Tous les milles que tu mesures t’éloignent d’autant de ton ami. »