Et que dit-elle de mon petit bijou ?
Pardon, elle dit que votre chien est un mâtin, et elle ajoute qu’un grognement est tout le remercîment que mérite un pareil cadeau.
Mais elle a accepté mon chien ?
Non vraiment. Je le ramène ici avec moi.
Comment ! tu lui as offert celui-ci de ma part ?
Oui, monsieur. L’autre écureuil m’avait été volé sur la place du marché par les valets du bourreau ; et alors je lui ai offert le mien propre, qui est un chien dix fois gros comme le vôtre, et ainsi le cadeau n’en était que plus considérable.
— Allons, va-t’en d’ici, et retrouve mon chien, — sinon ne reviens jamais en ma présence. — Hors d’ici, te dis-je ! restes-tu là pour m’irriter ?
— Un maraud qui me met continuellement en affront ! — Sébastien, je t’ai pris à mon service, — en partie parce que j’ai besoin d’un jeune homme — qui fasse mes affaires avec quelque discrétion, — car il n’y a pas à se fier à ce rustre-là, — mais surtout pour ta mine et pour ta tenue — qui, si je suis bon augure, — annoncent une excellente éducation, une heureuse et honnête nature. — Voilà, sache-le bien, pourquoi je t’accepte. — Pars immédiatement, emporte cet anneau, — et remets-le à madame Silvia… — Elle m’aimait bien celle qui me le donna.