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CORIOLAN.

coriolan.

C’est une comédie — que je rougirais de jouer et dont on devrait bien — priver le peuple.

brutus, à Sicinius.

Remarquez-vous ?

coriolan.

— Moi ! me targuer devant eux d’avoir fait ceci et cela, — leur montrer des blessures anodines que je devrais cacher, — comme si je ne les avais reçues que pour le salaire — de leurs murmures élogieux !

ménénius.

N’insistez pas… — Tribuns du peuple, nous recommandons — nos vœux à votre intercession ; et à notre noble consul — nous souhaitons joie et honneur.

les sénateurs.

— Joie et honneur à Coriolan !

Fanfare. Tous sortent, excepté les deux tribuns.
brutus.

— Vous voyez comme il entend traiter le peuple.

sicinius.

— Puissent les plébéiens pénétrer ses intentions ! Il va les requérir — en homme indigné de ce qu’ils aient le pouvoir — de lui accorder sa requête.

brutus.

Allons les instruire — de ce que nous avons fait ici : c’est sur la place publique — qu’ils nous attendent, je le sais.

Ils sortent.

SCÈNE XIII.
[Le forum.]
Entrent plusieurs citoyens.
premier citoyen.

Bref, s’il demande nos voix, nous ne devons pas les lui refuser.