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LE ROI LEAR.

kent.

— Avez-vous des nouvelles des armées d’Albany et de Cornouailles ?

le chevalier.

— Oui, elles sont en campagne.

kent.

— Eh bien, monsieur, je vais vous mener à Lear, notre maître, — et vous laisser veiller sur lui. Un intérêt puissant — m’attache pour quelque temps encore à ce déguisement. — Quand je me ferai connaître, vous ne regretterez pas — de m’avoir accordé cette familiarité. Je vous en prie, venez — avec moi.

Ils sortent.

SCÈNE XX.
[La tente royale dans le camp français.]
Entrent Cordélia, un médecin, des officiers et des soldats.
cordélia.

— Hélas ! c’est lui : il a été rencontré à l’instant, — aussi frénétique que la mer irritée, chantant à voix haute, — couronné de fumeterre sauvage, de folle avoine, — de sénevé, de ciguë, d’ortie, de fleur de coucou, — d’ivraie, et de toutes les plantes parasites qui croissent — aux dépens de nos blés…

À un officier.

Détachez une centurie ; — fouillez en tous sens les hautes herbes de la plaine, — et amenez-le devant nous.

L’officier sort.

Que peut la sagesse de l’homme, — pour restaurer sa raison évanouie ? — Que celui qui le guérira dispose de toutes mes richesses extérieures.