Ne me demandez pas ce que je connais.
— Suivez-la. Elle est désespérée. Contenez-la.
— J’ai fait ce dont vous m’avez accusé, — et plus, bien plus encore. Le temps révélera tout. — Tout cela est passé, et moi aussi. Mais qui es-tu, — toi qui as sur moi un tel avantage ? Si tu es noble, — je te pardonne.
Faisons échange de charité. — Je ne suis pas de moins grande race que toi, Edmond ; — et, si je suis de plus grande, plus grands sont tes torts envers moi. — Mon nom est Edgar, et je suis le fils de ton père. — Les dieux sont justes : de nos vices favoris — ils font des instruments pour nous châtier : — la ténébreuse impureté dans laquelle il t’a engendré — lui a coûté la vue.
— Tu as dit vrai : — la roue a achevé sa révolution, et me voici.
— Ta seule allure me semblait prophétiser — une noblesse royale… Que je t’embrasse ! — Et puisse l’affliction me briser le cœur, si jamais j’eus de la haine — contre toi ou contre ton père !
Digne prince, — je le sais.
Où vous êtes-vous caché ? — Comment avez-vous connu les misères de votre père ?
— En veillant sur elles, milord. Écoutez un court récit, — et, quand il sera terminé, oh ! puisse mon cœur se fendre !