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SCÈNE IV.

marcius, au messager.

— À quelle distance de nous sont les deux armées ?

le messager.

À un mille et demi.

marcius.

— Alors, nous entendrons leur trompette ; et eux, la nôtre. — Ô Mars, je l’en conjure, aide-nous à en finir vite ici, — que nous puissions avec nos épées fumantes marcher — au secours de nos frères, dans la plaine !…

Aux trompettes.

Allons, soufflez votre ouragan.

On sonne un parlementaire. Paraissent, sur les remparts, des sénateurs et des citoyens armés.
marcius, continuant.

— Tullus Aufidius est-il dans vos murs ?

premier sénateur.

— Non, et il n’est personne ici qui vous craigne plus que lui, — si peu qu’il vous craigne.

Rappel au loin.

Écoutez, nos tambours — font accourir notre jeunesse. Nous briserons nos murailles — plutôt que de nous y laisser parquer. Nos portes, — qui semblent fermées, n’ont pour barreaux que des roseaux : — elles s’ouvriront d’elles-mêmes. Entendez-vous, au loin ?

Tumulte lointain.

— C’est Aufidius. Écoutez quel ravage il fait — dans votre armée enfoncée.

marcius.

Oh ! ils sont aux prises !

lartius.

— Que leur vacarme nous serve de leçon… Des échelles, holà !

Les Volsques font une sortie.
marcius.

— Ils ne nous craignent pas ! ils sortent de la ville ! —