Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/156

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jamais, — d’aujourd’hui à la fin du monde, — sans qu’on se souvienne de nous, — de notre petite bande, de notre heureuse petite bande de frères ! — Car celui qui aujourd’hui versera son sang avec moi, — sera mon frère ; si vile que soit — sa condition, ce jour l’anoblira. — Et les gentilshommes aujourd’hui dans leur lit en Angleterre — regarderont comme une malédiction de ne pas s’être trouvés ici, — et feront bon marché de leur noblesse, quand ils entendront parler l’un de ceux — qui auront combattu avec nous au jour de la Saint-Crépin !


Entre Salisbury.


salisbury.

— Mon souverain seigneur, préparez-vous vite. — Les Français sont superbement rangés en bataille — et vont nous charger avec emportement.

le roi henry.

— Tout est prêt, si nos cœurs le sont.

westmoreland.

— Périsse l’homme dont le cœur est aujourd’hui défaillant !

le roi henry.

— Tu ne souhaites plus de renfort d’Angleterre, cousin ?

westmoreland.

— Vive Dieu ! Mon prince, je voudrais que vous et moi, — sans autre secours, nous fussions seuls à soutenir ce royal combat.

le roi henry.

— Allons, voilà que tu nous souhaites cinq mille hommes de moins ; — et j’aime mieux ça que t’entendre en souhaiter un de plus… — Vous connaissez vos postes : Dieu soit avec vous tous !