Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/158

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au connétable — que nous sommes des guerriers en tenue de journaliers ; — notre élégance et nos dorures ont été salies — par des marches pluvieuses à travers la plaine ardue. — Il ne reste pas une plume dans toute notre armée, — bonne preuve, j’espère, que nous ne nous envolerons pas. — Le temps nous a déguenillés ; — mais, par la messe ! nos cœurs sont pimpants ; — et mes pauvres soldats me disent qu’avant la nuit — ils auront des habits plus frais, dussent-ils arracher — des épaules des Français leurs belles cottes neuves — et les mettre hors de service. S’ils font cela — (et ils le feront, s’il plaît à Dieu), — ma rançon sera — bientôt trouvée. Hérault, épargne-toi tant de peines. — Ne viens plus parler de rançon, gentil hérault ; — je le jure, ils n’en auront pas d’autre que ces membres ; — et, s’ils les ont en l’état où je les laisserai, — ils en retireront bien peu de chose : va le dire au connétable.

montjoie.

— J’y vais, roi Harry. Et sur ce, adieu ; — tu n’entendras plus le héraut.

le roi henry.

— J’ai peur que tu ne viennes encore une fois parler de rançon.

Sort Montjoie.


Entre le duc d’York (33).


york.

— Milord, je vous demande très-humblement à genoux — le commandement de l’avant-garde.

le roi henry.

— Prends-le, brave York… Maintenant, soldats, en marche. — Et toi, ô Dieu, dispose de cette journée comme il te plaira !…

Ils sortent.