Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/166

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comparaisons entre Macédoine et Monmouth, que leur situation à toutes deux, voyez-vous, est exactement pareille. Il y a une rivière à Macédoine, et il y a également une rivière à Monmouth : elle s’appelle la Wye à Monmouth ; mais, pour le nom de l’autre, il m’est sorti de la cervelle. Mais n’importe, elles se ressemblent comme mes doigts ressemblent à mes doigts, et il y a du saumon dans toutes deux. Si vous examinez bien la vie d’Alexandre, la vie de Henry de Monmouth se modèle passablement sur elle ; car il y a des analogies en toutes choses, Dieu sait, et vous savez qu’Alexandre, dans ses rages, et ses furies, et ses emportements, et ses humeurs, et ses boutades, et ses déplaisirs, et ses indignations, et aussi étant légèrement enivré du cerveau, Alexandre, dis-je, étant dans ses cervoises et dans ses colères, occit son meilleur ami, Clytus.

gower.

Notre roi ne lui ressemble pas en ça ; il n’a jamais occis aucun de ses amis.

fluellen.

Ce n’est pas bien, voyez-vous, de m’ôter la parole de la pouche, avant que j’aie conclu et fini. Je ne parle que par rapprochement et par comparaison. De même qu’Alexandre occit son ami Clytus, étant dans ses cervoises et dans ses libations, de même Harry de Monmouth, étant dans son pon sens et dans se pleine raison, a chassé le kros chevalier au krand pourpoint, celui qui apondait en plaisanteries, en drôleries, en coquineries et en moqueries ; j’ai oublié son nom.

gower.

Sir John Falstaff ?

fluellen.

Lui-même. Je puis fous le dire, il y a de praves gens nés à Monmouth.