Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/180

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Entre Pistolet.


gower.

Justement, le voici qui vient, se rengorgeant comme un dindon.

fluellen.

Peu m’importent ses rengorgements et ses dindons… Tieu vous pénisse, enseigne Pistolet ! Galeux, pouilleux, coquin, Tieu vous pénisse !

pistolet.

— Hein ! sors-tu de Bedlam ? te tarde-t-il, vil Troyen, — que je rompe pour toi le fil fatal de la Parque ? — Arrière ! l’odeur du poireau me donne des nausées.

fluellen, offrant le poireau à Pistolet.

Je vous supplie en krâce, galeux et pouilleux coquin, de vouloir bien, à ma demande, à ma requête et à ma sollicitation, manger ce poireau, voyez-vous ; justement, voyez-vous, parce que vous ne l’aimez pas, et parce qu’il n’agrée point avec vos goûts, votre appétit et votre digestion, je vous invite à le manger.

pistolet.

— Pas pour Cadwallader et tous ses boucs ! —

fluellen.

Je vous en donnerai des poucs !

Il le frappe et lui présente le poireau.

Voulez-vous être assez pon, galeux coquin, pour manger ceci ?

pistolet.

Vil Troyen, tu mourras !

fluellen.

Oui, vous dites vrai, galeux coquin, quand il plaira à Tieu. Mais en attendant je désire que vous viviez et mangiez vos victuailles ; allons, en voici l’assaisonnement.

Il le frappe de nouveau.