Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/209

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que des lions ayant faim, — fondent sur nous comme sur leur proie.

alençon.

— Froissard, un de nos compatriotes, rapporte — que l’Angleterre n’enfantait que des Oliviers et des Rolands, — du temps où régnait Édouard III. — Aujourd’hui, cela est plus vrai que jamais : — ce ne sont que Samsons et Goliaths — qu’elle envoie en cette escarmouche ! Un contre dix ! — De maigres drôles n’ayant que la peau sur les os ! Qui aurait jamais supposé — qu’ils eussent tant de courage et d’audace !

charles.

— Laissons cette ville, car ces coquins-là sont des cerveaux fêlés, — et la faim va les rendre plus acharnés encore. — Je les connais depuis longtemps ; ils déchireraient les murs — avec leurs dents plutôt que d’abandonner le siége.

rené.

— Je crois que leurs bras sont mus par un ressort ou un mécanisme étrange — pour frapper régulièrement comme des battants d’horloge ; — autrement ils ne pourraient pas tenir comme ils le font. — Si l’on m’en croit, nous les laisserons seuls.

alençon.

— Soit !


Entre le Bâtard d’Orléans.


le bâtard.

Où est le Dauphin ? J’ai des nouvelles pour lui.

charles.

— Bâtard d’Orléans, vous êtes trois fois le bienvenu.

le bâtard.

— Il me semble que vous avez l’air triste, la mine alarmée. — Est-ce le dernier revers qui produit ce fâ-