Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/226

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tons royalement, — après cette splendide journée de victoire.

Fanfares : ils sortent.

SCÈNE VI.
[Même lieu.]
La nuit est venue ; paraissent à la porte de la ville un Sergent français et deux sentinelles.
le sergent.

— Camarades, prenez vos postes et soyez vigilants. — Si vous remarquez quelque bruit, quelque soldat — s’approchant des murailles, fais-nous-le savoir — au corps de garde par quelque signal éclatant.

première sentinelle.

— C’est dit, sergent.

Le sergent se retire.

Ainsi les pauvres subalternes, — pendant que les autres dorment tranquillement dans leurs lits, — sont contraints de veiller dans les ténèbres, sous la pluie, par le froid.


Arrivent Talbot, Bedford, Bourgogne et des soldats portant des échelles : leurs tambours font entendre un sourd roulement.
talbot.

— Lord régent, et vous, Bourgogne redouté, — dont l’alliance nous rend amis — la contrée d’Artois, le pays wallon et la Picardie, — pendant cette nuit propice, les Français reposent en toute sécurité, — ayant bu et banqueté tout le jour. — Saisissons donc cette occasion pour châtier leur imposture, — qui n’a réussi que grâce à un art et à une sorcellerie sinistres.

bedford.

— Ce couard de Français ! quel tort il fait à son nom,