Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/242

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mon affection pour toi — et de mon inimitié contre le fier Somerset et William Poole, — je veux porter cette rose, rangé dans ton parti… — Et voici ce que je prédis : l’altercation — qui a produit dans le jardin du Temple cette division — entre la rose rouge et la rose blanche — enverra des milliers d’hommes à la mort et dans la nuit funèbre.

plantagenet.

— Cher maître Vernon, je vous suis obligé — d’avoir bien voulu cueillir une fleur en ma faveur.

vernon.

— Et en votre faveur je veux la porter toujours.

l’homme de loi.

— Et moi aussi.

plantagenet.

— Merci, cher monsieur. — Allons dîner tous les quatre : j’ose dire — que cette querelle s’abreuvera de sang un jour à venir.

Ils sortent.

SCÈNE X.
[Dans la tour de Londres.]
Entre Mortimer, porté dans un fauteuil par deux Gardiens.
mortimer.

— Bons gardiens de ma vieillesse défaillante, — laissez Mortimer mourant se reposer ici. — Un long emprisonnement m’a rendu boiteux, — comme un homme qu’on vient de retirer du chevalet. — Vieilli, comme Nestor, dans un âge de soucis, — ces cheveux blancs, hérauts de la mort, — annoncent la fin d’Edmond Mortimer. — Ces yeux, tels que des lampes dont l’huile est consumée, — s’obscurcissent, comme s’ils allaient s’é-