Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/267

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le roi henry.

— Oncle Glocester, est-ce là ce lord Talbot — qui a si longtemps résidé en France ?

glocester.

— Oui, mon suzerain, sous le bon plaisir de Votre Majesté.

le roi henry.

— Soyez le bienvenu, brave capitaine, victorieux lord ! — Quand j’étais jeune (et je ne suis pas vieux encore), — je me rappelle avoir ouï dire à mon père — que jamais plus fier champion ne mania l’épée. — Depuis longtemps nous apprécions votre loyauté, — vos fidèles services et votre labeur guerrier ; — pourtant vous n’avez jamais reçu de nous une récompense, — ni même un remercîment, — parce que jusqu’aujourd’hui nous ne vous avons jamais vu face à face. — Donc relevez-vous ; et, pour ces bons services, — nous vous créons ici comte de Shrewsbury ; — vous prendrez ce rang à notre couronnement.

Sortent le roi Henry, Glocester, Talbot et les nobles.


vernon, à Basset.

— Maintenant, monsieur, vous qui étiez si exalté sur mer, — et narguiez les couleurs que je porte — en l’honneur de mon noble lord d’York, — oserez-vous maintenir les paroles que vous avez dites ?

basset.

— Oui, monsieur, si vous osez justifier — les invectives que votre langue insolente aboyait — contre mon noble lord le duc de Somerset.

vernon.

— Maraud, j’honore ton lord pour ce qu’il est.

basset.

— Eh ! qu’est-il donc ? Il vaut bien York.

vernon.

— Non certes ; tu m’entends ! Comme preuve, reçois ceci.

Il frappe Basset.