Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/303

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marguerite.

— Si fait, mon cher lord ; un cœur pur et sans tache, — que n’a jamais altéré l’amour, voilà ce que j’envoie au roi.

suffolk.

— Et ceci avec.

Il l’embrasse.


marguerite.

— Ceci est pour toi-même ! Je n’aurais pas la présomption — d’envoyer à un roi des gages si futiles.

Sortent René et Suffolk.


suffolk.

— Oh ! que n’es-tu pour moi !… Mais arrête, Suffolk ; — tu ne dois pas t’égarer dans ce labyrinthe ; — il s’y cache des Minotaures et d’affreuses trahisons. — Charme Henry en lui vantant tant de merveilles ; — rappelle-toi les vertus suprêmes de Marguerite, — ses grâces expansives et naturelles qui éclipsent l’art ; — évoque souvent leur image sur la mer, — en sorte qu’une fois agenouillé aux pieds de Henry, — tu puisses, en l’émerveillant, lui faire perdre la tête.

Il sort.

SCÈNE XXV.
[Le camp du duc d’York, en Anjou.]
Entrent York, Warwick et d’autres.
york.

— Qu’on amène cette sorcière, condamnée au feu.


Entrent la Pucelle, entourée de gardes, et un Berger.


le berger.

— Ah ! Jeanne, ceci est le coup de mort pour le cœur de ton père ! — Je t’ai cherchée par tous les pays, — et, quand