— Eh ! mais on dirait que votre seigneur et maître — entend me fermer la bouche avec cinquante mille couronnes par an. — Non, dis à ton seigneur et maître — que toutes les couronnes de France ne serviront de rien, — hormis la couronne même du royaume : — et alors peut-être j’aurai sa fille.
— N’en déplaise à Votre Majesté, — monseigneur le Dauphin vous offre — ce présent.
Quoi, un tonneau doré ! — Voyez, je vous prie, milord d’York, ce qu’il y a dedans.
— N’en déplaise à Votre Grâce, — il y a là un tapis et un tonneau plein de balles de paume.
Un tonneau de balles de paume ! — Je vous en prie, seigneur archevêque, — que signifie ceci ?
— Ne vous déplaise, monseigneur, — vous savez qu’un messager doit garder sa mission secrète, — et spécialement un ambassadeur.
— Mais je sais que vous pouvez déclarer votre mission — au roi. Le droit des gens vous y autorise.
— Mon seigneur, ayant ouï parler de votre vie extravagante — avant la mort de votre père, vous envoie ceci, mon bon seigneur, — voulant dire que vous êtes plus fait pour une salle de jeu de paume — que pour un champ de bataille, et plus à votre place sur un tapis que dans un camp.
— Monseigneur le dauphin est fort plaisant avec moi. — Mais dites-lui qu’au lieu de balles de cuir, — nous lui lancerons des balles de cuivre et de fer — comme jamais il n’en a été lancé en France. — Sa plus superbe salle de paume en pâtira, — et tu en pâtiras aussi, prince de Bourges. — Pars donc et reporte-lui vite ton message — de peur que je ne sois là avant toi. Allons, prêtre, va-t’en.
— Je supplie Votre Grâce de me délivrer un sauf-conduit — sous son grand sceau.
— Prêtre de Bourges, sache — que la signature et le sceau du roi ne font qu’un avec sa parole. — Au lieu de ma signature et de mon sceau, — c’est ma main et mon épée que j’apporterai à ton maître. — Apprends-lui que Harry
