mée, il fit commander au son de la trompette que chaque soldat (sous peine de mort) tuât incontinent son prisonnier. »
(37) Extrait des Fameuses victoires de Henry V :
— Allons, milords, allons, à cette heure — nos épées sont presque ivres de sang français. — Mais, milord, qui de vous pourra me dire combien de nos — soldats ont été tués sur le champ de bataille ?
— Sous le bon plaisir de Votre Majesté, — il y a dans l’armée française plus de dix mille tués, dont deux mille six cents — sont princes et nobles portant bannière. — En outre, toute la noblesse de France est faite prisonnière. — L’armée de Votre Majesté n’a perdu que le bon — duc d’York et, tout au plus, vingt-cinq ou vingt-six — simples soldats.
— Pour le bon duc d’York, mon oncle, — je suis profondément affligé et je déplore grandement son malheur ; — pourtant l’honorable victoire que le seigneur nous a donnée — me remplit de joie. Mais arrêtez, — voici venir un nouveau messager français.
— Dieu garde le très-puissant conquérant, — l’honorable roi d’Angleterre !
— Eh bien, héraut, il me semble que tout est changé — avec vous maintenant. Eh ! je suis sûr que c’est une grande humiliation — pour un héraut de s’agenouiller devant un roi d’Angleterre. — Quel est ton message ?
— Mon seigneur et maître, le roi de France vaincu, — te souhaite une longue santé dans un salut cordial.
— Héraut, son salut est le bienvenu, — mais c’est Dieu que je remercie de ma santé. — Eh bien, héraut, poursuis.
— Il m’envoie demander à Votre Majesté — de l’autoriser à se rendre sur le champ de bataille pour reconnaître ses — pauvres compatriotes et les faire honorablement ensevelir.
— Quoi ! héraut, ton seigneur et maître — m’envoie demander permission d’enterrer ses morts ! — Qu’il les enterre, au nom du ciel ! — Mais, dis donc, héraut, que sont devenus monseigneur le connétable — et tous ceux qui voulaient me rançonner ?
