Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/332

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cessez de les contester, — je suis prêt à lever le siége paisiblement — et à me retirer de votre terre.

charles.

— Quelle est votre demande, mon bien-aimé frère d’Angleterre ?

henry v.

— Mon secrétaire l’a mise par écrit : qu’il la lise.

le secrétaire, lisant.

Item, qu’immédiatement Henry d’Angleterre — soit couronné roi de France.

le roi de france.

— Un article bien dur, mon bon frère d’Angleterre.

henry v.

— Ce n’est que juste, mon bon frère de France.

le roi de france, au secrétaire.

— Bien, poursuivez.

le secrétaire.

Item, qu’après la mort dudit Henry, — la couronne restera pour toujours à lui et à ses héritiers.

le roi de france.

— Eh ! ce n’est pas moi seulement que vous voulez déposséder, c’est mon fils.

henry v.

— Allons, mon bon frère de France, — vous avez eu le trône assez longtemps ; — quant au Dauphin, — peu importe qu’il perde l’assiette. — J’en ai ainsi décidé, et il en sera ainsi.

le roi de france.

— Vous êtes fort péremptoire, mon bon frère d’Angleterre.

henry v.

— Et vous fort pervers, mon bon frère de France.

le roi de france.

— Eh quoi ! il paraîtrait que tout ce que j’ai ici est à vous !

henry v.

— Oui, aussi loin que s’étend le royaume de France.

le roi de france.

— Avec un commencement aussi vif — nous aurons peine à arriver à une conclusion pacifique.

henry v.

— Comme il vous plaira. Telle est ma résolution.

le roi de france.

— Eh bien, mon frère d’Angleterre, — faites-moi remettre une copie du traité, — et nous nous reverrons demain.