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HENRY VI.

warwick.

— Quelle claire déduction est plus claire que celle-là ? — Henry réclame la couronne du chef de Jean de Gand, — le quatrième fils ; York la réclame du chef du troisième. — Jusqu’à ce que la branche de Lionel soit éteinte, celle de Jean ne doit pas régner ; — elle n’est pas encore éteinte, mais elle fleurit en toi — et dans tes fils, nobles rejetons d’une telle souche. — Donc, Salisbury, mon père, agenouillons-nous tous deux ensemble, — et, en ce lieu retiré, soyons les premiers — à saluer notre légitime souverain — en nous inclinant devant ses droits héréditaires à la couronne.

tous deux.

— Vive notre souverain Richard, roi d’Angleterre !

york.

— Lords, nous vous remercions. Mais je ne suis pas votre roi, — tant que je ne suis pas couronné et que mon épée n’est pas teinte — du sang le plus pur de la maison de Lancastre. — Et ce n’est pas l’œuvre d’un moment, — mais la tâche de la prudence et d’une silencieuse discrétion. — Faites comme je fais en ces temps périlleux ; — fermez les yeux sur l’insolence du duc de Suffolk, — sur l’orgueil de Beaufort, sur l’ambition de Somerset, — sur Buckingham et toute sa clique, — jusqu’à ce qu’ils aient fait tomber dans leurs piéges le pasteur du troupeau, — ce vertueux prince, le bon duc Homphroy. — C’est là ce qu’ils cherchent ; et eux-mêmes, en cherchant cela, — trouveront la mort, si York est bon prophète.

salisbury.

— Milord, brisons là ; nous connaissons pleinement votre pensée.

warwick.

— Mon cœur me dit que le comte de Warwick — fera un jour du duc d’York un roi.