humer une guerre, — et, souiller de sang ton âge vénérable ? — Pourquoi, étant vieux, manques-tu d’expérience ? — Ou si tu en as, pourquoi en mésuses-tu ? — Par pudeur ! que devant moi le respect te fasse plier ce genou — que la vieillesse incline déjà vers la tombe !
— Milord, j’ai examiné moi-même les titres de ce très-illustre duc ; — et dans ma conscience, je regarde Sa Grâce — comme le légitime héritier du royal trône d’Angleterre.
— Est-ce que tu ne m’as pas juré allégeance ?
Oui.
— Peux-tu à la face du ciel te dégager d’un tel serment ?
— C’est un grand mal de s’engager au mal ; — mais c’est un plus grand mal de tenir ce mauvais engagement. — Quel vœu solennel peut obliger un homme — à commettre un meurtre, à voler autrui, — à attenter à la chasteté immaculée d’une vierge, — à ravir à l’orphelin son patrimoine, — à extorquer à la veuve son droit coutumier ? — Tous ces crimes seraient-ils justifiés par cette unique raison — qu’il était lié par un serment solennel ?
— Qu’on appelle Buckingham, et qu’on lui dise de s’armer.
— Appelle Buckingham et tous les amis que tu as. — Je suis résolu : la royauté ou la mort !
— La mort ! je te la garantis, si mon rêve se réalise.
— Tu ferais très-bien d’aller au lit et de te remettre à