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SCÈNE XXII.

sente le château de Saint-Albans, Somerset — a rendu fameuse la sorcière qui avait prédit sa mort… — Épée, garde ta trempe ; cœur, conserve ta furie. — Les prêtres prient pour leurs ennemis, mais les princes les tuent.

Il sort.


Alarme. Mouvement de troupes. Entrent le roi Henry, la reine Marguerite et autres, faisant retraite.
la reine marguerite.

— Fuyez, milord ! Que vous êtes lent ! par pudeur ! fuyez.

le roi henry.

— Est-ce que nous pouvons devancer les cieux ? Bonne Marguerite, arrêtons-nous.

la reine marguerite.

— De quoi donc êtes-vous fait ? Vous ne voulez ni combattre ni fuir. — Maintenant le courage, la sagesse, la prudence, — c’est de céder le champ à l’ennemi. Sauvons-nous — comme nous pouvons ; nous ne le pouvons qu’en fuyant.

Fanfare d’alarme au loin.

— Si vous êtes pris, nous voyons le fond — de notre destinée ; mais si nous échappons — (et nous le pouvons aisément, à moins que votre indolence ne nous empêche), — nous gagnerons Londres, où vous êtes aimé, — et où la brèche faite à notre fortune — pourra être promptement réparée.


Entre le jeune Clifford.
le jeune clifford.

— Si mon cœur n’était résolu à de nouvelles représailles, — j’aimerais mieux blasphémer que de vous conseiller la fuite. — Mais il faut fuir ; un incurable découragement — règne dans le cœur de tous nos partisans. — Fuyez, au nom de votre salut ! et nous vivrons — pour voir le jour où nous leur rendrons coup pour coup : — en marche, milord, en marche.

Ils sortent (31).