sente le château de Saint-Albans, Somerset — a rendu fameuse la sorcière qui avait prédit sa mort… — Épée, garde ta trempe ; cœur, conserve ta furie. — Les prêtres prient pour leurs ennemis, mais les princes les tuent.
— Fuyez, milord ! Que vous êtes lent ! par pudeur ! fuyez.
— Est-ce que nous pouvons devancer les cieux ? Bonne Marguerite, arrêtons-nous.
— De quoi donc êtes-vous fait ? Vous ne voulez ni combattre ni fuir. — Maintenant le courage, la sagesse, la prudence, — c’est de céder le champ à l’ennemi. Sauvons-nous — comme nous pouvons ; nous ne le pouvons qu’en fuyant.
— Si vous êtes pris, nous voyons le fond — de notre destinée ; mais si nous échappons — (et nous le pouvons aisément, à moins que votre indolence ne nous empêche), — nous gagnerons Londres, où vous êtes aimé, — et où la brèche faite à notre fortune — pourra être promptement réparée.
— Si mon cœur n’était résolu à de nouvelles représailles, — j’aimerais mieux blasphémer que de vous conseiller la fuite. — Mais il faut fuir ; un incurable découragement — règne dans le cœur de tous nos partisans. — Fuyez, au nom de votre salut ! et nous vivrons — pour voir le jour où nous leur rendrons coup pour coup : — en marche, milord, en marche.